Lorsque vous demandez à une adolescente de 13 ans depuis combien de temps elle roule et fait du vélo de course, vous ne vous attendez pas à ce qu'elle réponde « 11 ans ». Tayte Proulx-Royds n'exagère pas quand elle dit qu'elle a fait du vélo toute sa vie. Du moins aussi longtemps qu'elle s'en souvienne.

Habitant à Kelowna, en Colombie-Britannique, Tayte a toujours été entourée d'espaces sauvages, de montagnes et de quelques bike park. Dans la roue de son frère aîné, elle a commencé à faire du BMX dès qu'elle a su pédaler et a rapidement sauté sur un vtt.

À un si jeune âge, elle dispose déjà d'un palmarès impressionnant - double championne provinciale de cyclocross, championne provinciale XCO MTB, vainqueure du prix Darkhorse lors de l'événement inaugural Dark Horse Invitational Freeride en 2021. En 2022, elle est déjà montée sur le podium de Sea Otter Classic à Monterey, en Californie et à la NW Cup Downhill Series à Port Angeles, Washington.

Si vous demandez à Tayte quelle est sa réalisation préférée, elle vous dira qu'il s'agit du Dark Horse Invitational "Dark Horse Award". Tayte avait 12 ans à l'époque, la plus jeune athlète invitée à l'événement. Roulant avec certains de ses héros dans le sport, elle a gravi les échelons pour arriver à courir avec ses idoles.

"Pour moi, il faut toujours regarder vers l'avant et ne pas se laisser guider par la peur", a déclaré Tayte. "Tout donner et ne jamais regarder en arrière."

Il est évident que Tayte est mature malgré son jeune âge. Nous avons voulu lui poser quelques questions supplémentaires. Ses réponses, écrites à la main dans un cahier, numérisées et envoyées par e-mail nous ont donné un aperçu du passé de Tayte et de son avenir prometteur dans le sport.

Liv : Quel âge aviez-vous lorsque vous avez commencé à faire du vélo ? Qu'est-ce qui te plaisait dans le vélo quand tu as commencé à en faire ?

Tayte : La première fois que je suis monté sur une draisienne, c'était quand j'avais environ deux ans. À l'époque, mon frère aîné faisait du BMX. Après l'avoir vu rouler et courir, j'ai décidé de tenter ma chance quelques années plus tard, quand j'avais quatre ou cinq ans. Je pense c'est mon frère qui m'a transmis cette passion. Il m'a toujours pris avec lui quand il roulait avec ses amis et, naturellement, je voulais toujours le suivre. Chaque course était un peu plus intense - c'était comme si nous étions toujours en mode course - mais cela m'a permis de progresser.

Liv : Combien de disciplines cyclistes pratiquez-vous ? Qu'est-ce que tu aimes dans la compétition ?

Tayte : Je pratique la plupart des disciplines cyclistes, dont le cross-country, le cyclocross, l'enduro, la descente et le freeride. En hiver, j'adore le ski nordique et je passe beaucoup de temps à m'entraîner et à faire du ski de fond et du biathlon. Il n'y a pas de raison spécifique pour laquelle j'aime tant la course. Pour moi, j'adore être concentrée et j'adore cette sensation de vitesse que la course me donne. Je pense que ma discipline préférée est la descente… c'est quand même difficile de choisir. J'aime toutes les disciplines !

Liv : À quoi ressemble la communauté cycliste là où vous vivez ? Y a-t-il beaucoup de filles qui roulent ?

Tayte : La communauté cycliste n'est pas très grande là où je vis, mais elle commence définitivement à se développer. Il n'y a pas beaucoup de gens qui font du vélo, mais j'ai remarqué qu'il y a plus de jeunes filles qui sortent en VTT, ce qui est super cool ! Actuellement, je coache un groupe de filles incroyables qui progresse vraiment vite.

Liv : Quand avez-vous commencé à faire des sauts et autres cascades sur votre VTT ?

Tayte : J'ai toujours essayé de faire progresser mes compétences en sauts depuis le premier jour, mais au cours des trois ou quatre dernières années, ma confiance en mon pilotage a considérablement augmenté. Avec cette confiance supplémentaire, j'ai pu développer mes compétences. J'ai toujours aimé sortir dehors, même quand j'étais petite, le simple fait d'être sur un trampoline m'excitait. Mais quand j'ai commencé à faire du VTT, je n'avais aucune conscience du danger mais heureusement pour moi, 99% du temps, ça se passait bien. Au cours des deux dernières années, mes compétences ont beaucoup progressé. Je ne sais pas vraiment pourquoi, c'est comme si j'appuyais sur un interrupteur et que tout d'un coup je pouvais faire des no-handers et des t-bogs.

Liv : Avant le Darkhorse, aviez-vous participé à d'autres événements de VTT freeride ? Peut-on comparer cet évènement aux autres courses que tu as pu faire auparavant ?

Tayte : Avant le Darkhorse, je n'avais participé à aucun événement de freeride. La course qui ressemblait le plus était la compétition Big White Slopestyle. Donc, lorsque je suis arrivée sur le Darkhorse pour la première fois, je ne vais pas mentir, j'étais assez nerveuse. Je n'avais jamais imaginé faire de si grands sauts. Mais, l'ambiance est incroyable; jamais je ne me suis dit que j'allais échouer. Je voulais vraiment faire de mon mieux. Je ne remercierai jamais assez tout le monde chez Darkhorse pour le soutien ! Tout le parcours de Darkhorse ne ressemblait à rien de ce que j'avais jamais fait, et j'ai hâte de le refaire !

Liv : Lorsque vous roulez sur de gros obstacles ou sur un sentier difficile, comment surmontez-vous la peur ou le doute ? Avez-vous un processus pour essayer de nouveaux obstacles ?

Tayte : Lorsque j'essaie un nouvel obstacle, j'essaie de ne pas m'en soucier ou de trop y penser. J'aime vraiment voir quelqu'un d'autre passer l'obstacle en premier, afin que je puisse calculer comment je vais m'y prendre. Après cela, je répéte et je répéte l'obstacle jusqu'à ce que j'aie le sentiment que c'est le moment de partir.

Liv : Qu'est-ce qui vous motive pour l'année à venir ?

Tayte : Je suis surtout excitée pour une nouvelle saison de course chargée ! De belles courses à venir dans toutes les disciplines !

Liv : Y a-t-il une course ou un événement auquel vous rêvez de participer en une journée ?

Tayte : Oui ! Mon plus grand rêve est de participer à des coupes du monde de descente en tant que junior puis élite !

Liv : Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui se lance dans le cyclisme ?

Tayte : Je lui dirais de faire de son mieux, sans se mettre la pression d'être le meilleur. Prendre son temps pour progresser est la clé pour devenir un bon vététiste.